Le Mufti Hanbali de La Mecque, Shaykh Muhammad ibn ‘Abdillah an-Najdi al-Hanbali (mort en 1295 AH/1878), a déclaré dans son livre « As-Suhub al-Wabilah », sous la biographie du père de Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab :
« Il est le père de Muhammad, fondateur de la « Da’wah » (Appel), dont les étincelles se sont répandues à travers le monde. Il existe cependant une différence entre les deux, même si Muhammad n’a proclamé la Da’wah qu’après la mort de son père.
Quelqu’un que j’ai rencontré m’a rapporté de la part d’un des gens de science, d’un contemporain de ce Shaykh ‘Abd al-Wahhab, qu’il était en colère contre son fils Muhammad car il ne se contentait pas de s’engager dans le Fiqh comme ses prédécesseurs et ceux de sa région ; et il prévoyait que quelque chose [de grave] viendrait de lui, et il disait ainsi aux gens : « Oh, quel mal vous verrez chez Muhammad ! » Ainsi Allah a ordonné qu’il devienne ce qu’il est devenu.
Son fils Sulayman, le frère de Muhammad, était semblable à son père. Il s’est opposé à lui dans sa Da’wah et l’a réfuté avec une excellente réfutation en utilisant des versets et des narrations puisque celui qui était réfuté n’acceptait rien d’autre et ne prêterait aucune attention à l’enseignement d’un savant, quel qu’il soit, hormis Taqi ad-Din Ibn Taymiyyah et son élève Ibn al-Qayyim ; puisqu’il considérait leurs déclarations comme des Textes sacrés non susceptibles à l’interprétation, et qu’il l’imposait aux gens, même si leurs paroles (à Shaykh Ibn Taymiyyah et Ibn al-Qayyim) signifiaient quelque chose de différent de ce qu’il comprenait.
Shaykh Sulayman a appelé sa réfutation de Muhammad : « Fasl al-Khitab fi l-Radd ‘ala Muhammad ibn ‘Abd al-Wahhab » ; et Allah l’a sauvé de son mal et de son complot, malgré ses attaques massives venant de tous les côtés ; car si quelqu’un était en désaccord avec lui et le réfutait, et qu’il n’était pas capable de le tuer ouvertement, il enverrait quelqu’un pour l’assassiner dans son lit ou sur la place du marché la nuit, car il estimait que quiconque s’oppose à lui est considéré comme un mécréant et qu’il est donc permis de le tuer.
On rapporte qu’il y avait un fou dans la ville qui avait l’habitude d’attaquer quiconque l’affrontait même si c’était avec une arme, alors Muhammad a ordonné qu’une épée lui soit donnée et qu’il puisse entrer chez son frère, Shaykh Sulayman pendant qu’il était seul dans la mosquée. Ainsi, le fou fut autorisé à entrer chez lui, et quand Shaykh Sulayman le vit, il fut effrayé. Le fou jeta l’épée de sa main et commença à dire : « Oh Sulayman, n’aie pas peur, tu es en sécurité », répétant cela plusieurs fois. Sans aucun doute, ce fut un miracle. »