L’imam Ibn Najjar al-Futuhi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Donc celui qui est en état de hadath (impureté spirituelle), il lui est interdit de prier, faire le Tawaf, de toucher le Mushaf (que ce soit juste une partie du Qur’an, même les pages et ses coins commentés) avec sa main ou une autre partie de son corps sans aucune barrière. Il est interdit de le porter avec une sangle, dans un sac ou valise… »
L’imam Mansur ibn Yunus al-Buhuti, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente :
« Il n’est donc pas permis à celui qui n’a pas fait ses ablutions ou qui est en état de junub (état d’impureté spirituelle majeure) et qui a la capacité de se purifier d’accomplir la prière, en raison du hadith d’Ibn ‘Umar, où le Prophète ﷺ a dit : ‘Allah n’accepte pas une prière sans purification, ni aucune sadaqah provenant d’argent volé’. Cela a été rapporté dans les sept recueils à l’exception d’Al-Bukhary. Cette décision compte pour la prière obligatoire et la prosternation facultative, la prosternation de récitation, la prosternation de grattitude, la prière mortuaire. Celui qui doit prier en état de hadath n’est pas un mécréant.
Il est également interdit à celui qui est en état de hadath d’accomplir le Tawaf, obligatoire ou facultatif, en raison de la parole du Prophète ﷺ : ‘Le tawaf autour de la Maison Sacrée est comme une prière, à l’exception qu’Allah a permis d’y parler’. Ceci a été rapporté par l’Imam Ash-Shafi’i.
De plus, il est interdit de toucher le Mushaf ou une partie de celui-ci, même si l’on est petit, en raison de la déclaration du Glorifié et Exalté : « que seuls les purifiés touchent. » [Sourate Al-Waqi’a – verset 79] Il y a aussi le hadith d’Abdullah ibn ‘Amr ibn Hazm de son père, de son grand-père, qui a dit que le Prophète ﷺ a écrit au roi du Yémen en une lettre qui contenait : ‘
« que seuls les purifiés touchent.’ Ceci est rapporté par Al-Athram, An-Nasa’i, Ad-Daraqutni et également utilisé par les imams Ahmad et Malik. Même dans le cas de la reliure ou de la couverture d’un Mushaf, cela n’est pas permis car tout cela relève de ce qu’on appelle « le Mushaf » et la même interdiction s’applique à sa vente. Donc, qu’il le touche avec sa main ou avec toute autre chose qui entre en contact direct, alors il l’a touché ; mais si quelqu’un le touche avec une barrière, cela n’est pas interdit car le toucher n’est possible que lorsqu’il n’y a pas de barrière. Il n’est pas interdit de le porter avec une bandoulière, dans un sac ou une valise lorsqu’on ne l’a pas touché. La raison en est que l’interdiction concerne le fait de toucher et de ne pas porter. »
L’imam Ibn Najjar al-Futuhi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Il est permis de tourner les pages avec un objet ou d’utiliser un bâton pour le faire. La même chose vaut pour toucher les livres de commentaires et le texte de récitation sur lesquels on travaille et le jeune enfant peut toucher la planche de bois sur laquelle est écrit quelque parties du Qur’an.
Il est interdit de toucher le Mushaf avec quoi que ce soit qui soit d’impure, de voyager avec en Dar al-Harb (territoire de guerre), de l’y expédier ou de l’envoyer dans tout livre contenant des connaissances ou des détails mentionnés sur le Qur’an. »
L’imam Mansur ibn Yunus al-Buhuti, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente :
« Il n’est pas interdit à celui qui doit accomplir les petites ou grandes ablutions de tourner les pages du Mushaf avec un objet, un bâton ou quelque chose du genre. Il est également permis à une telle personne de toucher des livres de commentaires et des choses similaires, comme des livres de fiqh, des messages ou des documents contenant des versets du Qur’an, car celui-ci ne touche pas le Mushaf. En outre, il est permis de transporter des textes dans lesquels sont mentionnées des choses attenant à Allah, même s’il s’agit d’un texte de la Torah, de la Bible et des amulettes contenant des versets du Qur’an. La même chose est vraie si quelqu’un comme celui-ci touchait des vêtements contenant des versets du Qur’an, de l’argent sur lequel le Qur’an est gravé. Il est également permis d’aider le petit enfant en lui permettant de toucher le tableau contenant le Qur’an qui ne comporte pas d’écriture dessus et il touche les parties vierges.
Il doit avoir la partie de son corps qui pourrait porter une impureté et la purifier et il ne doit pas toucher le Mushaf avant d’avoir terminé la purification. Il n’est pas permis de toucher les livres du Qur’an ou de Dhikr avec quelque chose d’impure ou de les écrire avec quelque chose d’impure. Il a été dit par l’Imam Ibn ‘Aqil : ‘En effet, celui qui avait l’intention d’écrire le Qur’an avec une impureté et a décidé de le faire quand même et le faisant en manquant de respect, alors… (l’auteur parle de la peine de mort). Quelqu’un qui est allé écrire quelque chose avec une impureté ou qui écrit dessus ou dedans avec quelque chose d’impure, alors la zone affectée doit être nettoyée et lavée.
Il est interdit de toucher le Mushaf avec une partie du corps qui est impure, comme cela a été discuté et mentionné par l’Imam Ibn Muflih qui a dit : ‘La même règle compte dans le fait d’écrire ou toucher le Rappel d’Allah avec quelque chose d’impure’. Il n’est pas interdit de toucher ces livres avec quelque chose de pur lorsqu’il n’y a aucune impureté qui y est liée.
Il est interdit de voyager avec un Mushaf dans Dar al-Harb en raison des narrations sur le sujet et il est interdit de l’expédier là-bas ou des livres de sciences contenant du Qur’an. Il est interdit de le balancer dans des cartons, de s’appuyer dessus, de le jeter ou de le vendre. »
L’imam Ibn Najjar al-Futuhi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Il n’est pas permis d’écrire le Qur’an avec quoi que ce soit qui soit de faible valeur ou méprisable. Il est détestable de tendre les jambes en sa direction, de lui tourner le dos, de l’écrire ou de l’inscrire avec de l’or et de l’argent, bien qu’il soit permis de le parfumer. »
L’imam Mansur ibn Yunus al-Buhuti, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente :
« L’Imam Ahmad dit à propos des livres de hadiths contenus dans les boîtes : ‘Si quelqu’un les place dedans parce qu’il craint que quelqu’un ne les vole en cours de route, alors il n’y a aucun mal à cela’. Il est interdit d’écrire le Qur’an en utilisant des choses de faibles valeurs ou méprisables comme l’urine d’un animal. Il est également interdit de s’asseoir dessus ou sur d’autres objets similaires. Shaykh Taqi ad-Din Ibn Taymiyyah a dit : ‘Il existe un consensus sur cette question et il est obligatoire d’effacer tout ce qui a été écrit avec une impureté.’ L’Imam Ahmad a dit : ‘Il n’est pas juste qu’un élément du Qur’an soit écrit avec quelque chose de faible valeur ou de méprisable.’
L’Imam Ibn ‘Aqil a dit : ‘Il est détestable que cela soit écrit sur les murs des mosquées, que ce soit à titre de dhikr ou autre. La raison en est que cela distraira celui qui fait la prière dans la mosquée.’
L’Imam Ahmad n’aimait pas l’achat de vêtements sur lesquels était inscrit le Rappel d’Allah ta’ala, quelqu’un s’asseyant dessus ou le prenant à la légère. Il est également mentionné dans Al-Bukhari qu’avec d’anciennes copies ou parties inutilisables, ils les brûleraient par respect pour la parole [d’Allah]. Il est également rapporté que ‘Uthman enterrait des Mushafs entre la tombe et le minbar. L’imam Ahmad ibn Hanbal a dit : ‘Si un mushaf devient inutilisable, alors vous devez l’enterrer.’
Il est également détestable que quelqu’un tende ses jambes en sa direction ou lui tourne le dos, ainsi que tout livre de science contenant du Qur’an, car c’est un manque de respect. Il est également détestable de le placer sur le sol sans aucun endroit où le mettre sans besoin qui l’exige. Un jour, un homme a jeté un livre devant l’Imam Ahmad, ce qui l’a mis en colère. L’Imam a dit : ‘Est-ce ainsi que les gens de science doivent se comporter ?’ Il est détestable d’orner le Mushaf avec de l’or et de l’argent et comme l’Imam az-Zaghuni l’a dit : ‘Il est interdit de l’écrire avec de l’or car cela orne les Mushaf et cela a été prophétisé. Si cela se produit, il faut retirer l’or et le donner comme zakât et s’il est mélangé, il faut écrire dessus avec une substance plus humble ». L’imam Mahfuz al-Kalwadhani a dit : ‘Si quelqu’un a mis de l’or dans le Qur’an et peut l’enlever, l’or doit être donné comme zakât et il doit être retiré et pesé.’
Il est également interdit d’orner les livres de science de la même manière que nous avons discuté de l’ornementation du Qur’an, bien qu’il soit permis de parfumer le Mushaf et que cela ait été considéré comme recommandé par l’Imam Al-Amidi. »
L’imam Ibn Najjar al-Futuhi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Il est également permis de l’embrasser et d’écrire aux mécréants en utilisant deux versets ou moins (pour leur prêcher l’Islam). »
L’imam Mansur ibn Yunus al-Buhuti, qu’Allah lui fasse miséricorde, commente :
« Il est donc recommandé de parfumer le Mushaf comme le Prophète ﷺ a parfumé la Ka’ba et ce qu’il y avait à côté des murs et des rideaux. Il a également ordonné aux gens de parfumer et d’utiliser de l’encens dans les mosquées, donc le Mushaf a plus de priorité en cela.
Il est permis d’embrasser le Mushaf sans aucune réserve car c’est un moyen de se rapprocher d’Allah. Il n’y a aucune analogie qui entre en ligne de compte. Là où il y a analogie, il n’est pas recommandé d’agir. Le respect et la glorification ne peuvent être connus qu’à travers les sources et à cause de cela ‘Umar ibn al-Khattab a dit à la pierre noire : ‘Si je n’avais pas vu le Messager d’Allah ﷺ t’embrasser, je ne l’aurais pas fait.’ Ibn ‘Abbas a répudié Mu’awiyah quand il l’a vu embrasser les piliers de la Ka’bah. La preuve établie ici, c’est qu’il n’y a pas de profit de quelque chose qui n’a pas été établi. Taqi ad-Din Ibn Taymiyyah a dit : ‘Lorsque les gens se lèvent les uns les autres lors de rassemblements, alors le Qur’an a plus de droits que cela.’
Il est permis d’écrire deux versets ou moins aux mécréants, car il est mentionné dans le recueil d’Abu Bakr Al-Athram que le Prophète ﷺ a écrit une lettre aux adorateurs d’idoles. Il est également interdit de contredire le système d’écriture du Mushaf établi par ‘Uthman concernant l’écriture de waw, ya’ et alif et les autres détails. Cela a également été spécifiquement mentionné par l’Imam Ahmad. Il est interdit au mécréant de toucher le Mushaf sans aucune divergence d’opinion, de le lire et d’en posséder un. S’il lui arrive d’en posséder un par héritage ou autre chose similaire, alors quelqu’un doit se manifester et, si nécessaire, en prendre la propriété par la force. L’individu peut regarder une copie mais sans la toucher ni la porter comme mentionné par Al-Qadi Abu Ya’la Al-Baghdadi dans son ouvrage ‘At-Ta’liq’. »