Shaykh Ibn Hamdan al-Hanbali, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit :
« Il [le Mufti] n’a pas le droit de rendre des décisions sur les questions détaillées du Kalam. Il devrait plutôt interdire à celui qui pose la question de demander des décisions sur des questions liées au Kalam et aux gens de la masse de se pencher sur cette question en premier lieu. Il devrait plutôt leur apprendre à avoir foi dans les croyances générales sans approfondir les questions détaillées. Et ils devraient dire à ce sujet et à propos de ce qui a été mentionné dans les versets et les narrations des mutashabihat : Ce qui est affirmé en la matière, c’est tout ce qui convient à Allah le Très-Haut, ainsi que Sa perfection, Sa Grandeur, Sa Majesté et Sa sanctification sans tashbih (anthropomorphisme), tajsim (attribuer une corporalité à Allah), takyif (modalité), ta’wīl (interprétation), tafsir (explication) et taʿtil (négation). Nous ne détaillons pas ce qui est voulu et ne le précisons pas (leurs réalités) et il ne nous appartient pas de les rechercher. Au contraire, nous confions la connaissance de ses détails à Allah le Très-Haut et nous nous abstenons d’y plonger que ce soit par notre cœur ou par notre langue. Ainsi, cette déclaration et d’autres similaires constituent la voie correcte selon les Imams dans l’émission de décisions, et c’est la voie des Salafs al-Salih, des Imams des madhahib reconnus, et des éminents savants et fuqaha parmi nous et d’autres.
Et c’est la solution la plus correcte et la plus sûre pour les gens de la masse et leurs semblables, en particulier pour ceux dont le cœur est enclin à s’engager dans de telles affaires. Pour quiconque parmi eux a adopté une fausse croyance détaillée, s’adresser à lui de cette manière sert à le détourner de cette fausse croyance vers ce qui est plus facile, plus simple et plus sûr. Et si le dirigeant prend des mesures disciplinaires contre celui qui s’écarte de cette approche, il doit suivre l’exemple de ‘Umar ibn al-Khattab رَضِيَ اللهُ عَنْه dans sa punition discrétionnaire (ta’zir) de Sabi’ ibn Asl, qui l’a utilisé pour se renseigner sur le mutashabihat (ambigu). Les mutakallimun parmi les Shafi’iyyah reconnaissent la validité de cette approche et considèrent qu’elle est plus sûre pour ceux qui y adhèrent. L’imam al-Ghazali a dit : ‘Celui qui encourage les gens de la masse à approfondir cela [les questions détaillées] ne fait pas partie des Imams de la religion, mais plutôt de ceux qui égarent [les gens]. C’est comme quelqu’un qui encourage un enfant qui ne sait pas nager à s’aventurer dans la mer.’ Il [al-Ghazali] a également dit : ‘La bonne voie pour les gens, sauf dans de rares cas, est de suivre la voie des Salafs en ayant la foi, en affirmant les croyances générales et en acceptant ce qu’Allah le Très-Haut et Son Messager ﷺ ont dit […] »
[Sifat al-Mufti wa al-Mustafti 218-219]